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Le RED-S : qu’est-ce que c’est ?

Hello les p’tits biscuits,

J’espère que vous allez tous bien !
Comme vous le savez, Fleur à réalisée quelques semaines de stage diététique près de moi. Pour cela, elle s’est tournée tout naturellement vers le domaine du sport et des T.C.A (troubles des conduites alimentaires). Elle a eu comme idée de faire une enquête sur les comportements du sportif face à son alimentation (vous retrouvez les résultats ici). Dans cette dernière, Fleur s’est aperçue que la majorité des participants n’ont jamais entendu parler du RED-S. C’est pourquoi, cet article à vu le jour.
Merci Fleur pour ton engagement et d’informer sur ce sujet qui peut aider bon nombre d’entre nous.
Je vous laisse à la lecture et si vous avez des questions, surtout n’hésitez pas.

Bonne lecture,

Toutes les cicatrices ne sont pas toujours visibles, toutes les blessures ne saignent pas. On ne peut pas toujours voir la douleur que quelqu’un porte.

Reynald Le Gallou

Le syndrome du RED-S “Relative energy deficiency in sport” est définit comme une altération du fonctionnement physiologique due à un déficit énergétique relatif. Il comprend des perturbations hormonales, du cycle menstruel, de la santé osseuse, de l’immunité, de la synthèse de protéine ainsi que de la santé cardiovasculaire.
Le déficit en énergie, la perte de menstruations et l’altération de la santé osseuse reliant ostéoporose et fractures de fatigue font référence à une notion connue, dont tu as peut-être déjà entendu parler ?

— > C’est la triade des athlètes sportives

A la suite de nombreuses études, il a été démontré que ce phénomène de sous-alimentation n’était pas asexué et que les hommes pouvaient également avoir une trop faible disposition en énergie. C’est pourquoi en 2014, le Comité International Olympique a décidé d’étendre cette notion à l’ensemble de la population sportive sous l’appellation de syndrome du RED-S. Ceci dans le but de continuer ces recherches et trouver des solutions pour palier ce problème.

La faible disposition en énergie

Pour que l’ensemble des fonctions métaboliques de l’organisme soit optimale, une règle s’applique :
APPORTS ENERGETIQUES = DEPENSES ENERGETIQUES
Cela veut donc dire que les apports alimentaires doivent combler les pertes liées au métabolisme de base*, à l’activité physique et à la régulation de la température corporelle.

*Métabolisme de base : énergie dépensée par l’organisme au repos.

Dans le cas d’une faible disponibilité en énergie*, il y a soit une insuffisance d’apports soit un excès de dépenses, et souvent les deux sont combinés. Le faible apport calorique ne permettra donc pas de répondre aux besoins en énergie de l’organisme pour maintenir une santé et des performances optimales.

*Disponibilité en énergie = (apport énergétique – dépense énergétique) / le poids des muscles

On considère qu’en moyenne un apport de 45 kcal/kg de muscle/jour permet de répondre aux besoins d’un sportif. En revanche, un apport inférieure à 30 kcal/kg de muscle/jour est considéré comme un facteur de risque de déficit énergétique.

La diminution des apports peut être :

Qui est concerné ?

L’ensemble des sportifs est concerné, même si la prévalence d’une faible disponibilité en énergie est plus régulièrement observée chez les jeunes femmes. Elles sont aussi les plus disposées aux troubles du comportement alimentaire. Ceci peut être expliqué par une plus grande sensibilité, au regard qu’elles portent sur leurs corps et la vision qu’elles ont de la beauté. Les hommes peuvent également être confrontés à ce type de problème mais il relèvera davantage d’une surcharge physique plutôt qu’une restriction alimentaire.

Une attention particulière est portée sur les adolescents qui en phase de croissance ont des besoins augmentés par rapport à l’adulte. Seulement il est parfois difficile de combler les dépenses liées à l’activité physique et à l’effort de croissance. Le risque est donc de constater un déficit de croissance avec des troubles musculosquelettiques. De plus, cette population est en pleine recherche de personnalité et fortement influençable, la recherche d’une apparence physique idéale et/ou de performances peut mener à des comportements dangereux avec notamment l’apparition de troubles du comportement alimentaire.

L’alimentation des para athlètes ne doit pas non plus être lésée puisque selon les pathologies responsables du handicap, les dépenses énergétiques peuvent être conséquentes. On peut prendre pour exemple une personne portant une prothèse de jambe. Cette dernière aura une démarche asymétrique différente d’un athlète valide ce qui conduira à une plus grande dépense d’énergie.

Le perfectionnisme de certains athlètes peut conduire à une recherche de dépassements sans relâche. Or, sans ménagement le corps ne peut fonctionner durablement. Il en est de même pour les athlètes de hauts niveaux ayant une charge de travail importante. Ceci peut être influencé par la pression d’un entraineur ou d’un proche.

Enfin, certains sports sont plus à risque que d’autres. C’est le cas :

  • Des sports à composantes esthétiques : danse, patinage artistique, natation synchronisée, gymnastique…
  • Des sports d’endurance : course à pied, cyclisme, natation, ski de fond…
  • Des sports à catégorie de poids : lutte, aviron, haltérophilie…
  • Des sports à composantes gravitationnelles : saut à ski, équitation, escalade, saut en hauteur…

Quels impacts sur la santé et les performances sportives ?

La durée du déficit énergétique avant que s’instaure les premiers symptômes est variable selon les individus, il dépendra du poids, de la taille, des capacités physiques… Globalement, nous pouvons retrouver des symptômes dans les systèmes de l’organisme suivants :

Est-ce que je souffre de RED-S ?

A l’heure actuelle un dépistage du RED-S est conseillé une fois par an lors d’une visite médicale ou lorsqu’un des symptômes cité précédemment se présente. Cependant, il n’existe pas de méthodologie spécifique à la détection de cette pathologie.

Il est conseillé au médecins d’utiliser les critères diagnostics d’un trouble du comportement alimentaire ainsi que les outils d’évaluation d’une potentielle dénutrition.

Une évaluation des apports alimentaires, de la charge d’entraînement, de la régularité menstruelle… pourront être réalisée à l’aide de questionnaires.

Si oui, quelle prise en charge ?

En cas de déficit énergétique constaté, le sportif devra pouvoir se reposer sur ces proches : famille et entraineur ainsi que d’une équipe médicale : médecin et psychologue du sport.

Une éducation nutritionnelle avec une diététicienne sera d’abord mise en place. Il y aura nécessité de rééquilibrer l’alimentation en augmentant l’apport énergétique.

Un médecin devra évaluer les taux de vitamine D et de calcium afin de prévoir une possible supplémentation. Les besoins en calcium pour un adulte étant de 1000 mg et 1300 mg pour les enfants et adolescents, ainsi que 15 µg pour la vitamine D, ces données seront revues à la hausse en cas d’ostéoporose ou de déficience osseuse.

Selon la sévérité, une diminution de la charge d’entraînement voire un arrêt de la pratique sportive peut être envisagé avec l’entraineur.

S’il n’y a pas de retour de menstruations ou qu’il y a une aggravation des troubles osseuse, un traitement hormonal peut être instauré dans un laps de temps limité.

La perte d’énergie conduit régulièrement à des syndromes dépressifs, le sportif pourra alors se tourner vers un psychologue du sport pour mettre en place une thérapie cognitive comportementale.

Si le déficit en énergie est obtenu par le biais de troubles du comportement alimentaire avec restriction calorique, une prise en charge par une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans les T.C.A sera essentielle.

Mieux vaut prévenir que guérir…

Cette pathologie est encore trop peu connue mais désormais certaines voies se dégagent et les discours rapportés par les sportifs qui ont vécu ce problème permet une avancée dans les recherches scientifiques.

La prévention passe essentiellement par la sensibilisation des athlètes et de leur entourage notamment les entraineurs, préparateurs physiques afin de diagnostiquer le syndrome au plus vite. La plupart du temps le syndrome n’est détecté qu’au moment des symptômes les plus sévères. Or, plus il est pris en charge rapidement et moins les conséquences seront néfastes sur la santé de l’athlète. En plus de la détection, des activités de prévention sur le thème de l’équilibre alimentaire et des risques de troubles alimentaires pourraient être envisagés dans les clubs sportifs.

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